L\
Les personnalités remarquées par « Adémir »

Joseph-Liévin Laisné

Le château de Sissonne fut vendu à au Sieur Augustin Bastien, de Neufchâtel, qui morcelle le parc et détruit le château en 1808.
Une portion du Parc était déjà revendue quand le reste, environ 85 hectares de bois et pré, fut acheté, le 31 janvier 1807, par Jean Baptiste François Joseph Laisné, Inspecteur de l'Enregistrement et des Domaines.

Joseph-Liévin LainéMiniature d'une dizaine de cm,seule représentation connue

 

Son fils Joseph-Liévin Laisné est né le 23 avril 1804 à Boulogne/Mer.

Fiche matricule à Polytechnique

 

De 1823 à 1847, avant Sissonne

1823 : Eléve à l'école polytechnique de Tours,
il a 19 ans.


Par ordonnance royale du 6 octobre 1831,

Les dix lieutenans, dont les noms suivent, qui ont été appelés à remplir des emplois de capitaine en second dans les régimens du génie, ont été nommés à ce grade,
...Dans la liste, on trouve Laisné (Joseph-Liévin)...
Ces officiers prendront rang, comme capitaines, à la date du 1er octobre 1831, époque à laquelle ils ont complété leur 4e année dans le grade de lieutenant.
Extrait du "Journal Militaire officiel" N° 38 bis de 1831

1831 : Il fut membre du conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique.

13 octobre 1835 : Il est Chevalier de la Légion d'Honneur.

1837 : Liévin Laisné est l'auteur de l'« Aide-mémoire portatif à l'usage des officiers du Génie », publié avec l'autorisation de M. le Ministre de la guerre, qui a décerné à l'auteur un prix d'encouragement.

Cet ouvrage fera l'objet de cinq éditions successives de 10.000 exemplaires chacune. Il est traduit en allemand par I. J. Korbling, capitaine du génie bavarois, en belge et en russe. (La bibliothèque du château contenait 17 de ces aide-mémoires.)

chevalier de l'Ordre militaire de Léopold de Belgique

Une épée d'honneur est remise à M. J.B. Laisné, après la publication de son aide-mémoire (lame damasquinée or, très belle poignée ciselée et ornée de nacre, garnitures ciselées et dorées.)
Sur la proposition du comité de fortification, le ministre de la guerre décerne pour son ouvrage, une médaille d'or de 600 Francs, récompense qui, depuis 30 ans, n'avait encore été décernée qu'à 19 officiers de son arme.

Après Sébastopol, le maréchal Niel écrivait à M. Laisné en 1855 : « mon cher ami, nous n'avons pas relevé un seul officier russe blessé ou tué, qui n'eût dans sa poche ton aide-mémoire ».

1839 : L'empereur Nicolas Ier de Russie envoie à M. Laisné comme cadeau diplomatique, une bague enrichie de diamants.

1840 : Il a été aide de camp des lieutenants généraux vicomte Garbe et baron Deponthon (1840).

17 juillet 1840 (AD02 vue 131 d). Décès à Sissonne de Jean Baptiste François Joseph Laisné son père, né le 7 mars 1766 à Hesdin. Son fils Joseph-Liévin hérite du parc à Sissonne.

14 décembre 1842 : Le gouvernement belge décore le Capitaine Laisné de l'Ordre de Léopold de Belgique.


26 février 1843 : Il est Officier de la Légion d'Honneur.
Il occupe l'emploi de chef de division au ministère de l'Intérieur.

1847 : Il fait embellir le parc d'après les dessins de M. Nolau, architecte décorateur de la ville de Paris, gendre de Ciceri. M. le Capitaine de Montalivet, ami et camarade d'Ecole Polytechnique de M. Laisné et ancien Ministre de l'intérieur lui envoie des pépinières de Trianon un grand nombre d'arbustes et d'arbres d'ornement pour le parc, que M. Laisné fait transformer en parc à l'anglaise.

Il est marié à Clémence Emon née en 1823, elle n'a pas 24 ans.

16 octobre 1847 : Naissance de leur fille Marie Amélie Virginie.
Joseph-Liévin vient se fixer à Sissonne. Il a 43 ans.


Sous ses mandats de Maire, de 1852 à 1878

Extrait de la monographie :

Le 5 août 1852, M. Laisné fut installé en qualité de Maire à Sissonne. Né à Boulogne-sur-Mer, M. Laisné, ancien capitaine du génie. Directeur de la Comptabilité générale au Ministère de l'Intérieur, Membre du Conseil de perfectionnement des études à l'Ecole polytechnique, auteur de 1'"Aide-mémoire des Officiers du Génie", chevalier de l'Ordre militaire de Léopold de Belgique, plus tard Commandeur de l'Ordre impérial de la Légion d'honneur, et de l'Ordre impérial de Saint-Stanislas de Russie.
Quatre jours plus tard il est élu Conseiller général du Canton de Sissonne, il le restera jusqu'en 1871.

Les services qu'il a rendus à Sissonne et au Canton ne seront de longtemps oubliés.
Une vie nouvelle, active, féconde, bienfaisante, sembla animer la Commune. Le premier service qu'il eut à rendre au pays fut de faire rejeter la demande de la Commune de Liesse, qui revendiquait le Chef-lieu de canton.
Il fit ressortir l'importance commerciale de Sissonne. sa position centrale dans le Canton, etc.

De 1856 à 1859 :

La façade au sud
La façade arrière

Le château fut construit dans l'ancien parc, sur des plans dressés par l'architecte Dussillon. Pose de la première pierre le 6 juin 1858. Le château mesure 30 mètres sur 15 mètres avec l'entrée au nord.. C'était un élégant corps de logis d'inspiration Louis XIII, en briques et pierres, flanqué de deux pavillons aux toits moins élevés que le centre.

Les communs ne furent commencés qu'en 1868.

6 décembre 1852 : Bulletin de la société académique de Laon, 1854, page 32. Il est nommé membre correspondant de la Société Académique de Laon.

 

21 juin 1854 : Il est commandeur de la Légion d'Honneur.

5 février 1854 : clôture du cimetière
Décision de la construction d'un nouvel Hôtel de Ville.

13 avril 1856 : première pierre d'un nouvel Hôtel de Ville, avec prétoire de la justice de paix et marché couvert.


1856 : M. Joseph Liévin Laisné offre à la commune de Sissonne le Registre-Mémorial du Bourg de Sissonne.

Le Registre Mémorial du Bourg de Sissonne
La page de garde

 

Il s'agit d'un livre de 40 x 26 cm, vraissemblablement rédigé par Paul Abel Callay, instituteur et greffier de la mairie.


1857 : M. Dussillion, architecte de Paris, dresse les plans du château et des communs.

27 mai 1857 : D'importants travaux de drainage sont entrepris dans le parc.

1er juin 1857 : Inauguration de l'Hôtel de Ville avec marché couvert.

6 juin 1858 : pose de la première pierre du château. La construction est terminée en 1859.

10 juillet 1860 : Joseph-Liévin est admis à la retraite et fixe sa résidence au château de Sissonne. Il a 56 ans.

11 août 1861, le Conseil Municipal vote un crédit de 800,00 francs pour acheter une seconde pompe à incendie et lors de la fête de l'assomption, M. Joseph Liévin LAISNE, maire de Sissonne, passe en revue, place de l'Hôtel-de-Ville, le corps des sapeurs-pompiers qui vient d'être réorganisé et nouvellement habillé. Cela donne lieu à des réjouissances publiques pendant le reste de la journée.

15 mai 1862 : Bénédiction par M Tévenard archiprêtre de Laon du presbytère dont la construction a été décidée en 1857 pour le curé doyen du canton M Tévenard.

23 mars 1863 :

commandeur de l'ordre impérial de Saint Stanislas

 

Sa Majesté Alexandre II, empereur de Russie, voulant récompenser l'auteur de l'aide-mémoire du génie, dont les officiers russes faisaient le plus grand cas depuis 25 ans, nomma M. Laisné commandeur de l'ordre impérial de Saint Stanislas.


1864 Une promenade publique est ouverte sur l'emplacement de la Grande Roize, précédée d'une « pompe » monumentale du côté de l'Hôtel de Ville.



Reconstruction de l'école des filles.

une grande maison d'école (Ecole de garçons)

17 mai 1865 : Désirant perpétuer dans la commune de Sissonne le souvenir d'une administration ferme sans raideur et d'une indulgence sans faiblesse, le conseil municipal à l'unanimité, prie par une délibération officielle M. Laisné, Maire, de vouloir bien l'autoriser à donner son nom à la nouvelle rue qui va être ouverte dans la ruelle Jessé, et qui, avec l'embellissement de la Grande Roize, convertie en promenade au centre du bourg, réalisera des projets dont l'exécution était en vain réclamée depuis de nombreuses années (délibération du Conseil Municipal).

L'actuelle rue de Verdun était la continuité de la rue Laisné.

2 novembre 1868 : L'église :

 

L'administration municipale sous la direction éclairée de son maire M Laisné, confia à M Thiéros architecte à Reims le soin d'établir un plan de restauration générale de tout l'édifice.


Ce plan divisé en trois parties distinctes comprenait :

1) la reconstruction du clocher de l'église.
2) l'élargissement de la nef avec la voûte du choeur.
3) le relèvement des bas côtés avec sacristie nouvelle.

16 mars 1868 : Pose de la première pierre des communs du château (La Ferme du Parc).

Être Maire pendant la guerre de 1870

En 1870 les Prussiens parurent à Sissonne le 7 novembre et s'établirent dans une ferme à l'entrée de Sissonne, vers La Selve.
La Commune eut à supporter des charges de guerre considérable :

Contributions et amendes 4.146 F
Impôt direct 36.992 FF
Réquisitions 57.008 F
Dommages  4.860 F
Total 103.006 F

Sissonne est imposé 65 688 francs par an par le gouvernement allemand. M. Laisné, maire, pour faciliter le paiement de cet impôt et décharger la commune dans l'avenir de dettes énormes, organisa une comptabilité particulière, se servant des bases de l'impôt français, il fit faire la répartition, au marché franc des impôts à payer. C'était une sage mesure, aussi modérée qu'elle était équitable, mais de mauvais citoyens, sous prétexte de faire du patriotisme, mais en réalité pour garder leurs ressources, refusèrent de payer l'impôt mensuellement, laissant toutes les charges aux autres habitants.

M. Laisné alors contracta des emprunts au nom de la commune, d'accord en cela avec le conseil municipal, qui ne vit d'autre moyen à employer pour forcer plus tard les récalcitrants à supporter leur part de contribution de guerre.
Suivant le mois de janvier 1871 un journal reçu par une voie détournée apprit à M. Laisné que le jeune Préfet Achard, qui fuyait trois fois par jour devant l'ennemi, l'avait révoqué. Il s'empressa de réunir le conseil municipal et de lui remettre sa démission, invitant l'adjoint à remplir les fonctions de Maire. Celui-ci s'y refusa et tous les conseillers déclarèrent que si le Maire se retirait tous se retireraient, ayant pris part à toute son administration, approuvé tous ses actes, ils voulaient être frappés avec lui.
Ils décidèrent, la commune ne pouvant rester sans administrateurs, de continuer la gestion des affaires jusqu'à ce qu'ils furent régulièrement remplacés. On reprochait au Maire de Sissonne de n'avoir pas sévi contre un négociant en grains, qui faisait le commerce entre Reims et le Nord du département. Mais rien n'a jamais été prouvé à ce sujet. Ce qui est certain, c'est que les francs-tireurs s'emparèrent près de Vervins de ces deux voitures chargées d'avoine, et qu'il n'en fut jamais indemnisé. On reprochait surtout à M. Laisné d'avoir empêché les employés des contributions indirectes d'exercer dans Sissonne. M. Laisné au moment où un aubergiste prenait au collet un employé violent et brutal, conseilla à son collègue de se retirer et d'éviter aussi toute collision sous les yeux du poste prussien, qui les aurait arrêtés et envoyés en Allemagne. Beaucoup d'habitants avaient pris parti pour le débitant, M. Laisné menaça de faire arrêter ceux qui insulteraient les commis et les fit accompagner jusqu'à la sortie de Sissonne par l'agent de police.
Les faits furent dénaturés, on l'accusa de les avoir fait chasser. Considéré comme Maire du Canton par le Préfet prussien de Laon, c'est lui qui devait centraliser l'impôt de guerre que venait verser entre ses mains ses collègues des communes voisines. Un détachement de francs-tireurs partit de Montcornet dans la nuit du 6 au 7 décembre, arriva dans le Parc avant le jour, ayant eu soin de placer des sentinelles devant la maison des conseillers et fonctionnaires, ils avaient pour guide un misérable que M. Laisné avait fait expulser de Sissonne pour vols et violences. Ils exigèrent que M. Laisné leur remît les 36.000 francs perçus la veille. Il les invita à montrer l'ordre en vertu duquel ils se présentaient chez lui, ils n'avaient aucun mandat. « J'ai été militaire, leur dit-il fièrement, je connais la loi de la guerre. Vous faites un honteux métier, le métier de détrousseur. J'ai été prévenu de votre arrivée et j'ai porté hier à Laon l'argent que vous réclamez. Mais je l'aurais que, certes, je vous ne le remettrais pas ».

Il avait été prévenu en effet de cette visite et avait chargé l'appariteur de la Mairie de sonner le tocsin aussitôt qu'ils se présentaient. Aussi pendant que M. Laisné parlementait avec eux, un grand nombre d'habitants s'étaient rassemblés sous les fenêtres du château. Les francstireurs comprirent le danger d'user de violence. M. Laisné leur fit donner quelques rafraîchissement, ils revinrent à Sissonne passer une partie de la matinée dans les auberges, beaucoup d'entre eux ne purent ce jour là regagner Montcornet, on les retrouva ivres tout le long de la route.
Le Préfet Achard, jeune professeur du midi, que la politique avait pourvu de ce poste, non content d'avoir révoqué M. Laisné de ses fonctions avait condamné M. Laisné à être fusillé dans son parc. L'officier chargé de cette horrible mission, fut tué quelques jours après à Saint-Quentin et les événements survenus ensuite, sauvèrent la vie à M. Laisné. Il ne connut ce danger que deux mois après y avoir échappé.
Le 14 mars, on apprit officiellement la conclusion d'un armistice.

10 avril 1871 : M. Laisné demandait à M. le Préfet de l'Aisne de vouloir bien rapporter l'arrêté du 9 octobre 1870, par lequel le Préfet Achard l'avait révoqué comme Maire.

23 avril 1871 : M. Laisné obtint une prompte satisfaction, le Président du conseil des Ministres, chef du pouvoir exécutif annulait cet arrêté insolite. Au décret était jointe une lettre à la louange de M. Laisné. « Le dimanche 18 juillet de l'an de grâce 1871 la première pierre de la restauration générale de l'église a été posée par M Laisné, maire et M Dupire, curé doyen de Sissonne, en présence de M Thiéros architecte, Bonnet entrepreneur, de messieurs les membres du conseil municipal et de fabrique, de M le juge de paix, des fonctionnaires et de la population. »

Grâce aux mesures financières prises par M. Laisné, grâce à sa fermeté auprès de l'Autorité supérieure pour réclamer une quote-part équitable dans les secours votés par l'Assemblée, la dette de guerre fut promptement libérée, à la satisfaction de tous les habitants.
Par cela même qu'il demeurait au milieu de ses administrés pour leur venir en aide et les protéger, et qu'il n'imitait pas beaucoup de hauts fonctionnaires, qui fuyaient de ville en ville devant les troupes allemandes, il fut en butte aux insinuations les plus odieuses. Ni l'ingratitude, ni le danger, ni la calomnie, ne le découragèrent.

20 février 1878 : M. Laisné donna sa démission de Maire qui fut acceptée. Il est resté Maire pendant 26 ans, de 1852 à 1878, y compris la guerre de 1870-1871.
A cette époque, il crut devoir abandonner la charge de maire, qu'il avait honorée pendant plus d'un quart de siècle.
Il fut remplacé, par M. Desjardin, auquel succédèrent en 1880, M. Matra et en 1882, M. Leleu.

Il siégea toujours au conseil municipal jusqu'en 1886, à mettre toute sa haute influence au service du pays.
Il fut présent à sa dernière réunion de conseil le 14 novembre 1886, absent excusé le 16 décembre.

30 janvier 1887 :
Décès à Sissonne à 21h30, à l'âge de 83 ans, de Joseph-Liévin Laisné.
Réunion de conseil exceptionnelle le 31 pour l'annoncer aux conseillers.

Les obsèques

 

Il laisse une fille, Marie Amélie Virginie Laisné, mariée à Adrien de Roussen de Florival, président du tribunal d'Abbeville, auteur de beaux ouvrages sur l'histoire de Laon.


la famille Laisné – de Florival est inhumée dans un carré de six sépultures, aménagé spécialement dans le cimetière de Sissonne.
Clémence Emmon, l'épouse de Joseph-Liévin Laisné repose seule dans la quatrième sépulture.

Le carré Liévin - Roussen de Florival

Où se trouve le corps de J-L-Laisné ?

Il est inhumé à Brévillers, dans le caveau de famille des de Pignerolles, des cousins de son gendre.

Lien entre Laisné-Florival et de Pignerolles

 

À Brévillers, Patrick Lecointe a en partie levé le mystère de la chapelle et des ossements qui s'y trouvent enfouis

Publié le 02/12/2013 La Voix du Nord
Source Par PASCAL BUTSTRAEN

 

Juste à l'entrée du cimetière de Brévillers, sur la gauche, en allant vers l'église, l'édifice mangé par la végétation a des allures de ruines. La chapelle abrite pourtant les restes d'un commandeur de la Légion d'honneur, capitaine du génie, qui fut maire de Sissonne. Pourquoi cet illustre enfant de la République est arrivé là ? Mystère. Patrick Lecointe a exhumé en partie cette histoire.

Il a suffi de quelques détails, pour que Patrick Lecointe s'intéresse à la chapelle mortuaire que le lierre aidait à oublier, au point que l'on se demande si cette négligence peut être volontaire. La porte, et surtout le fronton en bois au-dessus lui indiquaient qu'il s'agissait d'une tombe hors du commun. « Elle a probablement été dessinée par Clovis Normand, architecte qui a signé beaucoup de monuments dans le secteur dans la seconde moitié du XIXe. »
À l'intérieur de cette chapelle, le vice-président honoraire du Souvenir français, habitant Capelle-lès-Hesdin, a découvert une pierre tombale indiquant que la sépulture est celle de Joseph Liévin Laisné, né à Boulogne-sur-Mer le 23 avril 1803. Plus intéressant, l'homme était capitaine du génie, directeur au ministère de l'Intérieur. Son mérite devait être grand puisqu'on apprend qu'il était aussi Commandeur de la Légion d'honneur et de Saint-Stanislas de Russie. Mais le plus étonnant se trouve à la fin, Joseph Liévin Laisné a aussi fait une carrière politique, dans l'Aisne. Conseiller général, il fut maire de Sissonne durant le Second Empire. Pourquoi le trouver là ? Loin de son château qui allait être détruit 30 ans plus tard pendant la Grande Guerre…

Deux cavités découvertes dans le sol de la chapelle

Pour en savoir davantage, Patrick Lecointe a interrogé la mairie de Boulogne, celle de Sissonne, consulté les registres, en vain. Dans le village, s'est transmise l'idée que le défunt lui-même, dans son testament, avait demandé à être enterré ailleurs que dans la ville où il avait été élu. À Brévillers. Plus exactement, la terre d'origine de sa mère Adélaïde Joséphine Prévost de Courmières (parente avec l'abbé Prévost mais qui n'a pas laissé de descendants directs dans le secteur). Pourquoi ? Mystère. Les mêmes anciens de Brévillers colportent que le jour de son arrivée, le cercueil avait été emporté pour faire croire que le corps n'avait pas été enterré là.

Avec beaucoup d'attention et en présence de témoins, notamment Christian Ghys, conseiller municipal de Brévillers, Patrick Lecointe a procédé à l'exploration du sol de la chapelle. Dans une première cavité, il a retrouvé dans une boîte métallique les restes d'une enfant et repéré en dessous une autre cavité. Un trou suffisamment grand pour y glisser la main et un appareil photographique. Les clichés au flash et à l'aveugle ont fait apparaître qu'il y avait bien des ossements. « Ils ne peuvent qu'être ceux du capitaine Laisné. Tout concorde, la cavité était trop petite pour y mettre son cercueil, c'est pour cela qu'il a été emporté » détaille le représentant local du Souvenir français, qui estime que pour aller plus loin il faudrait l'aide d'historiens ou de généalogistes. Sissonne a en revanche retrouvé la sépulture d'un maire qui a compté, puisque c'est lui, par exemple, qui a posé la première pierre de son hôtel de ville. Elle lui consacra une exposition en 2010, sans trop parler de Brévillers à l'époque, il s'agissait surtout de se rappeler que la ville avait sur son territoire un château. Le Souvenir français, lui, veille désormais sur la chapelle pour qu'elle ne soit pas détruite, mais restaurée et mise en valeur. Par sa curieuse histoire, elle le mérite.


Grâce aux recherches du Souvenir françaisMais surtout à nos historiens locaux Jean-François Martin et Marc Berriot , la dépouille du capitaine Laisné, ancien maire de Sissonne, a été retrouvé dans une chapelle du Pas-de-Calais.

Article paru le : 25 septembre 2009 - l'Union

JOSEPH-LIÉVIN LAISNÉ fut maire de Sissonne et conseiller général sous le Second empire en 1852.
Directeur au ministère de l'Intérieur de l'époque, on dit qu'il fut un des maires les plus actifs de la commune. Pourtant l'homme, capitaine du Génie, commandeur de la Légion d'honneur, commandeur de Saint-Stanislas de Russie, s'en est allé un jour discrètement, sans laisser de traces.
C'est en fait l'initiative du vice-président d'un comité du Souvenir français du Pas-de-Calais qui a permis, récemment, au propre comme au figuré, de le faire ressurgir du passé.

Dans une chapelle du Pas-de-Calais

Patrick Lecointe a décidé d'honorer, sous l'égide de l'association, les aînés de la commune de Brévillers décédés ou non lors des différents conflits, soit un militaire de chaque guerre. Pour 1870, il a choisi le capitaire Joseph-Liévin Laisné justement.

Il est tombé en fait sur une plaque au sol, au niveau d'une chapelle de Brévillers.
Elle occupe l'essentiel de ce monument en état de délabrement (notre photo).
On y trouve le panégyrique de cet officier. Pour Patrick Lecointe, le capitaine est censé reposer dans la chapelle de la famille de Pignerolles.
Et il décide d'en avoir le cœur net. « Des historiens de Sissonne arrivèrent sur le champ pour une enquête administrative, afin de constater de visu le corps de ce maire », explique Patrick Lecointe.
Dans un premier temps, ils vont surtout faire une découverte étonnante.
« Non seulement, nous n'avons pas trouvé les restes de Joseph Laisné, mais nous sommes tombés sur les restes d'un enfant d'environ 10 ans au cœur de ce caveau. »
Déçus, les Sissonnais repartirent donc bredouilles. Mais le 16 septembre dernier, Patrick Lecointe décide néanmoins d'effectuer une ultime tentative, accompagné de deux témoins.

Une cache au deuxième sous-sol

Un tout petit trou est réalisé pour éclairer davantage les lieux. Et finalement, la dépouille du capitaine Laisné est découverte dans une cache en deuxième sous-sol de la chapelle, à même le sol. « Peut-être le souhait testamentaire de ce personnage, semble-t-il haut en couleurs. »
En tout cas, désormais, la dépouille du capitaine et ancien maire de Sissonne repose au cimetière de Brévillers.
« Les travaux de protection de ce site pourront avoir lieu et les communes de Sissonne et Brévillers pourront honorer la mémoire de ce personnage important de notre histoire de manière commune. »
Yann LE BLÉVEC

1914-1918

 

Le parc du château occupe 90 hectares, formant un périmètre de 3,792 km. Délimité par des bornes de grès portant la lettre L. De nos jours, trois de ces pierres sont encore visibles, une déposée à la ferme du parc, une autre dans une collection particulière, la troisième à la croisée du lieu-dit "les 5 chemins".

De 1914 à 1917, le château est occupé par les troupes allemandes et fait l'objet de nombreuses réquisitions.

29-30 décembre 1917 : Incendie du château


Quelques compléments

Sa généalogie

Généalogie succinte

Son lien avec l'Abbé Prévost

L'Abbé Prévost auteur de Manon Lescaut est l'arrière grand-oncle de J.L. Laisné par sa mère

L'esposition Joseph-Liévin Laisné

Lors de l'inauguration de l'espace culturel de Sissonne, une exposition "Laisné, sa vie, son château" a été présentée les 23,24 et 25 avril 2010.

L'Union du 6 mai 2010
La couverture du catalogue

Recherches et photos : JF Martin - M Berriot - Ph Horemans

Sources : Histoire de Sissonne (Comte Maxime de Sars)

Mise en page PH.

 


Je veux compléter / corriger cette page par courriel
© Site du Club Informatique Ademir. Dernière modification le 02/06/2020 à 18:15