L\
Le« Canton de Sissonne »

Marchais

Les habitants de Marchais sont des "marchaisiens, marchaisiennes"

Marchais dans le canton
Marchais
Code postal 02350
Code Insee 02457
Habitants 381
Superficie (ha) 1530
Densité (Hab/km2) 24
Altitude de 70 à 110 m
Longitude 3°49'03"
Latitude 49°35'04"
Mairie : Tel. 03.23.22.21.23
Adresse Mel  
Site  
Maire Bernard Immery
Nombre de conseillers  

Histoire du village :

MARCHAIS

Village de l'ancien laonnois, bâti près des marais de la Souche, à 20 k. de Laon, autrefois généralité de Soissonns, des bailliage, élection et diocèse de Laon, aujourd'hui du canton de Sissonne, arrond. de Laon, diocèse de Soissons.
Patronne : la Vierge.
Culture en 1760 : 7 charrues, 150 arpents de prés, 550 arpents de bois.
Population : 1760, 265 h.(58 feux) ; 1800, 466 h. ; 1818, 526 h. ; 1836, 586 h. ; 1856, 679 h.
Les habitants de Marchais obtinrent en 1210, de Milon de Sissonne, leur seigneur, l'abolition de la morte-mainDroit en vertu duquel, après le trépas d'un chef de famille, le seigneur s'emparait du meuble le plus riche de la maison. et une association communale calquée sur celle de Montchâlons. Ce seigneur supprima une foule de droits seigneuriaux bizarres, régla celui du pâturage, leur permit de prendre dans ses forêts le bois nécessaire pour faire des charrues, les autorisa à élire un maire et dix jurés, régla plusieurs points de police et de justice, etc... En échange, les habitants s'engagèrent à lui payer une rente annuelle de cent livres laonnoises, à l'accompagner en armes à ses ost, expéditions et chevauchées, et à acquitter tous les droits seigneuriaux non abolis par lui, etc...

Seigneurs de Marchais, relevant de l'évêque de Laon :

1143-58 Adam ou Eudes de Marchais, frère de Théoderic Alleman.
1175 Adam II de Marchais ; enfant, N., femme de Blibard d'Erpy.
1178-80 Henri de Marchais, dit neveu de Guillaume de Sissonne. Elvide sa mère se remaria à Renaud.
1183 Gobert de Marchais.
1185-95 Richer de Marchais, chev. ; femme, Maximille.
1210 Milon, chev. seign. dud. ; femme, Elizabeth ; enfant, Mathilde.
1231 Robert, chev., seign. de Marchais et Sissonne, fils de Gautier de Sissonne.
1237 Jean dit Bedous ou Bedoul, seign. de Puisieux, et de Marchais par sa femme Mathilde ou Mahaut ci-dessus. Jean de Puisieux vendit, en 1268, la terre de Marchais à l'abbaye de la Valroy ; mais l'évêque de Laon, en qualité de seigneur suzerain, la saisit, la vente ayant été faite sans son consentement. Il l'approuva ensuite sous la condition que l'abbé lui en ferait hommage.
1339 Bedoul, chev., seign. de Marchais.
1470 enaud David, seign. de Longueval et Marchais, capitaine de Laon.
1504 Louis, s. de Proisy et Marchais.
1530 Isambart de Proisy, son troisième fils, seign. dud., mort sans prospérité.
1535 Louis de Proisy, son frère, seign. deMarchais, baron de la Bove.
154* Nicolas de Longueval, comte de Bossut, surintendant des finances, gouverneur de Champagne et de Brie. C'est lui qui fit construire le château de Marchais. Impliqué dans l'accusation de trahison qui coûta la vie à Jacques de Coucy, seign. de Vervins, Nicolas de Longueval sauva sa tête en abandonnant les terres de Marchais et Liesse au suivant. D'autres disent qu'il fit cet abandon en reconnaissance de ce qu'il devait la vie au cardinal de Lorraine.
1546 Charles, cardinal de Lorraine. Il fit des améliorations au château et y reçut plusieurs fois François 1er. Ces domaines restèrent plus d'un siècle dans cette maison, passèrent ensuite dans celle de Bourbon-Conti, puis aux suivans :
1724 Louise-Adélaïde de Bourbon-Conti, princesse de La Roche-sur-Yon, dame de Marchais et Liesse.
1738 Georges-René Binet, chev. de Saint-Louis, mestre-de-camp de cavalerie, 1er valet de chambre du dauphin, seign. de Marchais et Liesse par acquisition de la précédente.
1753-60 Gérard Binet, baron de Marchais et Liesse, seign. de Ste-Preuve, écuyer, premier valet de chambre du roi, chev. de St-Louis, ancien major au régiment royal de Corse.
1789 N. d'Angeviller, seign. desd.


Données extraites de l'Annuaire Paul DOUAI de Laon de 1932 :

MARCHAIS-en-LAONNOIS, canton de Sissonne ; 509 habit. ; 152 élect. ; à 6 k. de Sissonne ; à 17 k. de Laon ; postes à Liesse ; télégraphe, chemin de fer de Liesse; téléphone à Marchais ; chemin de fer de Coucy-lès-Eppes, à 4 kil. (Est); et de Liesse, à 4 kil. (Nord) ; Fête communale : le dernier dimanche de juin.


Château : Prince de Monaco Louis

Maire Immery Edmond Adjoint Froment Elie Conseillers Municipaux Bertrand P., Lefèvre A., Lahaigue, Gobert, Laurent L., Lecointe L., Férez Ch., Bornier A., Laurent E., Pierrat A.
Instituteur Furgerot Institutrice Aucante Mlle Garde-champêtre Duflot
Curé Lépicier Sapeurs-pompiers (25) Lefèvre Al., sous-lieutenant Société de tir "L'Union Gobert L., président
Aubergistes Deharbe, Martin, Lahaigue Boulanger Thourigny Charbons (md de) Bornier-Pierrat H.
Courtier agricole Bornier-Pierrat H. Couvreur Piérot Cultivateurs Bornier A., Froment E., Immery-Bigand, Laurent Eug.,
Ferme de Marchais (au prince de Monaco) :
Barbier, régisseur du domaine,
Vriotte, gérant,
Tirard, chef jardinier,
Bornier C., Josseaux A.
Epiciers Ravaux, Etablis. Goulet-Turpin, Lahaigue Gardes particuliers Bornier, brigadier, Roisin G., Pierrat L., Mangin F., Lebeaux A., gardes Graines Laurent Léon
Jardinier-fleuriste Baudvin-Noiron Vve Maçon Lefèvre A. Menuisiers Lecomte, Marteau-Roucoux
Rentiers PatinMme, Barillier A., Pierrat V., Prudhommeaux, Lecointe Mme Tabac Deharbe

ECARTS
Bégnicourt, Marengo, le Moulin, Porte-Rouge

Abonnés au Téléphone :
 2 Bornier-Pierrat, courtier en grains
 1 Longuet, cycles



Données extraites de "L'annuaire officiel des abonnés aux téléphones 1951"

Abonnés au Téléphone 1951:
 2 Château
 1 Ferme du château


Marchais : Téléphones de 1951

 

Le château



L'entrée du château

Le château de Marchais, propriété des Princes de Monaco depuis 1854, est situé à vingt kilomètres de Laon, dans le département de l'Aisne.

Son architecture telle qu'elle se présente aujourd'hui porte manifestement le cachet de la Renaissance et en a gardé toute l'élégance, en dépit des dégradations et des destructions que le château eut a subir au cours de son histoire.

La seigneurie de Marchais, nom qui est également celui d'un petit bourg voisin du château, a été l'une des plus anciennes du pays et, depuis le XIIe siècle, de nombreux titulaires s'y sont succédé. Aucun n'a marqué dans l'histoire.

Il faut attendre la moitié du XVIe siècle et l'acquisition en 1540 du domaine de Marchais par Nicolas de Bossut seigneur de Longueval, gouverneur de Champagne et de Brie, pour assister à la construction d'une magnifique demeure qui est aujourd'hui le Château de Marchais.

Nicolas de Bossut ne demeure pas longtemps maître de sa demeure. Protégé par François Ier, il est en disgrâce à la mort de celui-ci. Accusé même d'avoir conspiré avec la Cour d'Angleterre il n'a la vie sauve que par l'abandon de ses biens. Marchais devient la propriété de Charles, (de la famille de Guise), cardinal de Lorraine, archevêque de Reims. Entre les mains de ce nouveau maître le château augmente encore de magnificence.

Vers 1554, pendant la guerre d'Henri II contre les Impériaux, nous voyons le Cardinal faisant les honneurs de sa demeure au roi de France et à la reine Catherine de Médicis entourés d'un grand nombre de princes et de seigneurs parmi lesquels le célèbre duc de Guise, François de Lorraine, frère du cardinal.

En 1558 c'est encore Henri II qui réunit à Marchais une imposante armée avec laquelle il devrait décider en faveur du sort de la guerre, mais presque en même temps commencent les négociations qui aboutiront à la paix de Cateau-Cambrésis (1559).

Vers la fin de cette même année le roi François II est l'hôte du Cardinal de Lorraine qui le reçoit avec son faste habituel.

Après la mort du Cardinal, survenue en 1576, le château continue d'appartenir à la famille de Guise.

Les héritiers du Cardinal, Louis de Lorraine, devenu plus tard le cardinal de Guise et son frère Henri le Balafré ne semblent pas avoir fait de longs séjours à Marchais. La résidence est laissée presque à l'abandon et subit sans doute aussi des déprédations commises pendant les guerres de religion.

Au début du XVIIe siècle nous voyons figurer comme dame et baronne de Marchais Henriette-Catherine, duchesse de Joyeuse, femme de Charles de Lorraine, duc de Guise et fils du Balafré. Sans doute avait-elle reçu ce domaine en douaire au moment de son mariage. Vers la moitié du même siècle, sa fille Marie, duchesse de Guise et de Joyeuse princesse de Joinville, dite Mademoiselle de Guise, reçoit en avance d'hoirie le château de Marchais qui reste entre ses mains jusqu'en 1688.

Si l'on remonte de cette dernière époque jusqu'à celle du cardinal de Lorraine on retrouve, pendant plus d'un siècle, un château presque toujours inhabité et très rarement ou très imparfaitement restauré.

La branche aînée des ducs de Guise s'éteint avec Mademoiselle de Guise en 1688 et la plus grande partie des biens de cette ligne passe par succession, avec le duché de Guise, à la Princesse de Condé, Anne, palatine de Bavière.

Par suite de l'alliance d'Anne de Bavière avec Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, les biens et les titres des ducs de Guise sont transmis aux Condé.

Devenue par cette succession baronne de Marchais, cette princesse, peu de temps après, fait don de sa baronnie à sa propre sœur la duchesse de Brunswick-Hanovre. Cette dernière la vend en 1717 à Louise Philiberte de Xaintrailles femme d'Alexandre de Barzac qui la revend la même année au duc de Bourbon, premier ministre de Louis XV.

On peut présumer que le duc fit don à Anne de Bourbon, sa femme, de sa nouvelle acquisition puisque celle-ci, qui mourut en 1720, légua par testament, avec tous ses autres biens, la baronnie de Marchais à sa sœur Louise-Adélaïde de Bourbon-Conti princesse de La Roche-sur-Yon.

Gérard Binet, son fils, écuyer-major du Régiment Royal-Corse, se borne à des travaux d'entretien et à sa mort, en 1789, sa veuve reste propriétaire du domaine. Elle le garde pendant la Révolution et le vend en 1801 à un M. Aumont, marchand de chevaux à Caen.

Aumont meurt en 1802 et les liquidateurs de sa succession vendent ses propriétés à M. Desprez, banquier à Paris, qui en 1810, vend à son tour le domaine de Marchais à M. de Pourtalès, écuyer de l'impératrice Joséphine. Ce nouveau propriétaire ne traite Marchais que comme une propriété de rapport et laisse le château dans le plus grand abandon.

C'est à Achille Delamarre auquel M. de Pourtalès vend ce domaine en 1836 que revient le mérite d'avoir réellement donné un peu de l'ancienne splendeur à l'antique séjour des Guise.

Artiste, homme du monde, le comte Delamarre, servi par une immense fortune, entreprend une intelligente restauration du château non seulement en faisant disparaître toutes les dégradations qui menaçaient la solidité même de l'édifice mais en restaurant la décoration extérieure et en aménageant luxueusement l'intérieur.

Ce «seigneur» du XIXe siècle fait de fréquents séjours dans son domaine mais décide néanmoins de le vendre en 1854 à la Princesse Antoinette, épouse du Prince Charles III, alors duc de Valentinois, pour le prix de 1.250.000 francs de l'époque.

Le Comte Delamarre laissait aux nouveaux propriétaires une grande partie de ses objets d'arts.

Le Prince Charles III en fait sa résidence d'été et aménage les jardins et le parc actuels.

Sous son règne, le château de Marchais est le théâtre d'événements importants pour la Principauté : en 1865 le Prince y ratifie le traité douanier franco-monégasque et y reçoit le grand cordon de la Légion d'Honneur envoyé par Napoléon III.

En 1869, le Prince Albert Ier, alors Prince Héréditaire, épouse dans la chapelle du château la Princesse Marie-Victoire Hamilton, mère du Prince Louis II.

Le 10 septembre 1889 le Prince Charles III meurt au château de Marchais. Son corps sera transporté dans la crypte de la Cathédrale de Monaco.

Le Château de nos jours(le 14 mai 2006, jour du concert ISONOMAD donné par l'école de musique de Sissonne, exceptionnellement autorisé par son altesse le prince Albert II dans la cour du château)

Le Prince Albert Ier vient à Marchais surtout à la saison des chasses et le château devient le rendez-vous d'une partie de la haute société parisienne, (hommes de lettres, hommes politiques, etc...).

Mais le Prince s'intéresse surtout au développement agricole de son domaine et les expériences d'amélioration des sols faites à la ferme Sainte-Suzanne sont suivies par les grandes écoles françaises d'agriculture.

En janvier 1902 des expériences de télégraphie sans fil sont réalisées à Marchais par l'ingénieur Louis Maiche.

En 1914, l'invasion allemande entraîne l'occupation du château jusqu'en octobre 1918. Le Prince Louis II qui sera l'un des premiers officiers français à y rentrer ne trouvera qu'une demeure vidée de son mobilier et un parc dévasté par des coupes désordonnées.

Après l'armistice la Princesse Charlotte passe l'hiver 1918-1919 à soulager les misères entraînées par la guerre dans la population de Marchais et des villages voisins.

Après la mort du Prince Albert Ier (1922) le Prince Louis II achève l'œuvre de restauration. Le 22 août 1922 il assiste, avec la Princesse Charlotte, le Prince Pierre et S.A.S la Princesse Antoinette, alors enfant, à la première messe célébrée par l'évêque de Soissons dans l'église restaurée.

En 1939, au début de la guerre, la Princesse Charlotte installe au château de Marchais une ambulance militaire qui, bombardée en mai 1940, doit céder la place aux troupes allemandes.

Après la guerre la Princesse Charlotte retrouve Marchais et y demeure jusqu'à sa mort survenue le 16 novembre 1977. Elle repose depuis le 31 janvier 1978 dans un mausolée érigé près du château.


Mise en page : Marc BERRIOT - PH
Source : Fascicule remis au château


Quelques cartes postales
Je veux compléter / corriger cette page par courriel
© Site du Club Informatique Ademir. Dernière modification le 19/03/2013 à 10:55