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Le camp militaire de « Sissonne »

Le Dirigeable Dupuy-de-Lôme

Caractéristiques.

Le Dupuy-de-Lôme, est un dirigeable militaire français construit en 1912

Il est nommé en référence à Henri Dupuy de Lôme, un ingénieur militaire qui s'est intéressé aux dirigeables en 1872 (l'aérostat dirigeable Dupuy de Lôme). Quatrième dirigeable de la marque (son nom d'origine était le Clément-Bayard no 4).
Il est construit aux établissement CLEMENT-BAYARD en tissu HUTCHINSON avec un volume de 9.000 m3. Long de 89 m pour 13,22 de large, il a une capacité d'emport de 4.000 Kg. Il est équipé de 2 moteurs de 125 HP, ayant chacun 2 hélices latérales de 6 mètres de diamètre. 9 hommes composent l'équipage. La nacelle et les moteurs (des quatre cylindres de 120 ch) sont fabriqués par les ateliers Clément-Bayard1, tandis que l'assemblage final, avec gonflement de l'enveloppe à l'hydrogène, se fait à Lamotte-Breuil (dans l'Oise).

Début de carrière.

Le Dupuy-de-Lôme près de son hangar à Maubeuge.
Vue de l'arrière.

 


Son premier vol a lieu à Lamotte-Breuil le 1er mai 1912. Livré à l'armée, il est confié au génie ; le 20 mai il bat le record d'altitude avec 2 943 m ; il participe à la revue du 14 Juillet à l'hippodrome de Longchamp.

Le 31 août 1912, le dirigeable est abimé lors de son départ de La Motte-Breuil, le vent l'ayant envoyé sur les piques plantées sur le terrain du voisin.
En septembre 1912, il est aux grandes manoeuvres de l'Ouest, où il expérimente le vol de nuit à partir du hangar de Voultegon. L'armée le qualifie de « croiseur », tandis que les modèles plus petits sont appelés « éclaireurs ».

19 juin 1913 à Sissonne.

La « saucisse volante », c'est ainsi que l'on surnommait ce genre d'aéronef.

Le 19 juin 1913, il effectue un vol de nuit Maubeuge - Sissonne - Maubeuge à l'occasion de la présence du régiment d'Infanterie de Maubeuge, en manoeuvres à Sissonne. A trois heures du matin, il est de retour dans son hangar.

Le trajet Maubeuge Sissonne et retour.

Au moment de la déclaration de guerre cinq dirigeables, des ballons souples d'environ 10.000 m3, sont en service dans les places frontières : Maubeuge (Dupuy de Lôme, Montgolfier), Verdun (Fleurus), Toul (Adjudant Vincenot), Epinal (Conté). Les avions ne pouvant encore voler que le jour, ces dirigeables réalisent des vols de nuit, de préférence par pleine lune et leur mission principale est la reconnaissance.

Profil.
De retour.
Le Dupuy De Lôme, évoluant le soir pendant les manœuvres de 1912 dans le centre de la France.

Première Guerre mondiale.

Au moment de la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne, sur les six dirigeables de l'Armée française, trois sont des Clément-Bayard.
Le Dupuy-de-Lôme est affecté au centre d'aérostation de Maubeuge, où il possède son hangar (dans le quartier du Pont Allant, à l'emplacement du lycée).
Les places fortes de Maubeuge, de Toul et de Verdun abritent alors cinq dirigeables. Leur mission principale est la reconnaissance pour le réglage d'artillerie et ils peuvent effectuer à la clarté de la lune des vols de nuit (les avions ne volant que le jour).

Le dirigeable Dupuy-de-Lôme effectue le 20 août 1914 une mission de bombardement dans la région de Louvain. Mais les troupes allemandes avancent et menacent Maubeuge ; le dirigeable doit alors quitter son poste de stationnement.

24 août 1914

Dans la nuit du 23 au 24 août, lors de sa deuxième mission, il part en direction de Reims, où les soldats français postés aux abords de la ville sont effrayés : le dirigeable venant du nord, ils sont certains d'avoir affaire à un zeppelin.
Les soldats ne concevant pas qu'il puisse exister d'autres monstres volants que les Zeppelins allemands, tous les dirigeables souffrent singulièrement plus du tir des canons et des fusils français que du tir de l'ennemi pendant les premiers mois de guerre.
Ils fusillent et tirent au canon sur le dirigeable. Victime de ce tir ami malgré l'interdiction de tirer sur un dirigeable sans l'ordre d'un officier (septembre 1914), il tombe en flammes près de Courcy, dans la banlieue rémoise.
Le vol des dirigeables doit être suspendu.

Henri Dupuy de Lôme, pionnier du ballon dirigeable (1816-1885)

Henri Dupuy de Lôme.

Henri Dupuy de Lôme (Stanislas, Charles, Henri, Laurent) est sans doute plus connu dans l'histoire de la Marine pour avoir créé les premiers navires de guerre à vapeur français, que dans l'histoire de l'aéronautique. Cependant, le vol de son ballon dirigeable fait date, puisqu'il a été le premier aérostat à contrôler son voyage.

Il est né à Ploemeur (Morbihan), le 15 octobre 1816. Après l'Ecole Polytechnique, il est entré à l'Ecole d'application du génie maritime de Lorient.

Devenu ingénieur, il a servi d'abord à Toulon. Il s'est intéressé assez tôt à la question de la vapeur au service de la Marine et s'est fait le partisan de la construction en fer et de la propulsion par hélice. Nommé directeur des constructions navales au ministère de la Marine en 1857, il a été en grande partie le responsable de la révolution technologique de la marine française à partir de cette date. Conseiller d'Etat en 1861, membre de l'Académie des sciences en 1866.

Député de la deuxième circonscription du Morbihan en 1869, il est membre du Comité de défense nationale pendant le siège de Paris, alors que celui-ci faisait feu de tous bois, il a été choisi pour construire le premier ballon dirigeable, seul capable pensait-on, de sortir et d'entrer dans la capitale quelque soit le vent. Le 29 octobre 1870, il obtenait la somme énorme de 40 000 F pour ses travaux, mais l'aérostat n'a été achevé qu'en 1872.

Elu conseiller général du Var en 1872, Dupuy-de-Lôme a également été nommé « sénateur inamovible » en 1877.

Il est mort d'un cancer à Paris le 2 février 1885 à l'âge de 68 ans. Son corps a été inhumé à La Ciotat, près de Toulon.

Retour du dirigeable à son hangar.

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Recherches : JF MARTIN

Mise en page : PH

 


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© Site du Club Informatique Ademir. Dernière modification le 14/12/2015 à 18:49